Le Journal de Valdegour est né en juin 2004 dans le but de créer du lien social entre habitants et associations, habitants et institutions, et de manière générale entre tous ceux qui font le quartier de Valdegour dans son quotidien et qui écrivent son histoire au fil des jours. Sa ligne éditoriale ouverte, son esprit convivial et paisible, incite les résidents du quartier à écrire articles, réflexions, informations en tous genres. Enfin les acteurs locaux possèdent ce canal de communication diffusé à tous pour donner toutes les informations qu’ils ont à communiquer
Mis à part cet objectif qui s’inscrit dans la généralité, il veut permettre à tous ceux qui le désirent de dépasser l’angoisse de l’écriture, montrer aux jeunes, comme aux adultes, qu’écrire un article n’est pas une chose insurmontable. De plus, par le truchement de ses ateliers d’écriture, par l’accueil du public dans ses locaux, le journal initie chez les jeunes et moins jeunes le goût de l’écriture, de la réflexion, de l’esprit critique, de la recherche, de la rigueur, de la synthèse… Extérioriser ses peurs et ses craintes par des articles qui sont autant d’exutoires : Il est vrai aussi que la violence est le résultat du manque de communication. Plus les gens se connaissent, se racontent, moins il y a de problèmes.
Au delà de cela, la ligne éditoriale à pour ambition de changer l’image du quartier, dans la vision de ceux qui l’habitent ainsi que dans celle de tous les lecteurs. Parce qu’à force de s’entendre dire qu’on est bon à rien on finit par le devenir. C’est pourquoi le JDV traite uniquement des aspects positifs, créatifs, constructifs, qui se déroulent à la Zup Nord. Il est aussi une tribune de parole pour les habitants qui crée du lien social et désamorce les conflits. Il se veut enfin culturel et moteur d’intégration du quartier à la ville et des jeunes dans la société.
Ce mensuel tente, à son niveau, de sortir les habitants de leur quotidien souvent fait de misères, de fatalismes, de violences. Nous sommes conscients que le manque de communication et les non-dits favorisent l’agressivité, la violence.
Beaucoup de jeunes de ce quartier supportent une double culture et ont du mal à se positionner : ils refusent l’héritage culturel de leurs parents et ne se reconnaissent pas dans la société actuelle. Cette situation se concrétise par un certain immobilisme, une apathie, un manque de motivation dévastateur (le refus et le manque de perspectives), chez les adolescents en général. Interviewes et articles de personnalités, choix d’une ligne éditoriale citoyenne et positive, peuvent montrer aux adolescents qu’ils ont toute leur place dans cette société et peut les aider à répondre à certaines questions : qui sont-ils ? Où vont-ils ?
Ainsi chaque mois le JDV met un ou plusieurs habitants du quartier en lumière. Cette initiative a pour but de revaloriser les habitants et de leur redonner la confiance que certains ont perdu, de leur permettre de se connaître entre eux et de se faire connaître. C’est aussi parler des réussites personnelles que personne n’évoque, comme par exemple celle de cette jeune fille de Valdegour qui a obtenue son baccalauréat avec la meilleure note de l’académie : information exclusive du JDV. D’autres, nombreuses, le sont trop souvent aussi.
Un autre pan de la ligne éditoriale est de donner aux habitants un canal de communication qui informe sur la vie dans le quartier, sur les services disponibles, les rencontres, réunions, évènements culturels, etc. L’interview de personnalités est recherchée pour montrer aux habitants qu’ils sont écoutés, soutenus et appréhendés comme citoyens à part entière. Ces interviews contribuent également à ouvrir le quartier sur la cité, pour l’ériger en partie indivisible de la cité. Mais en construisant aussi la notoriété du JDV, elles l’aident dans sa mission d’acteur de la communication, elles l’ancrent sur le terrain et lui donnent une légitimité qui le renforce dans ses rôles éducatifs et de médiation.
Le quartier de Valdegour est un quartier de la ville de Nîmes, au même titre que n’importe quel autre et par son existence même il fonde et construit la ville. En étant distribué dans de nombreux points clés de la ville, le Journal de Valdegour contribue à lier le quartier au tissu urbain de la ville. Il est un lien, certes fragile, mais qui chaque mois s’attache à ancrer sans cesse Valdegour dans sa ville. En ce sens, il est un outil de lien social à 2 niveaux : transversal et horizontal.
Enfin, le JDV tente de présenter l’essentiel de l’information. Les événements clés sont cités et vulgarisés pour que personne n’ait l’impression d’être oublié par l’information. Une information mal véhiculée ou mal comprise est source de malentendus et de non dits.
Et, par l’intermédiaire d’articles cibles, il sensibilise les habitants à la citoyenneté et contribue avec ses moyens à luter contre toutes sortes de descriminations.
Aujourd’hui tout le monde veut s’accaparer l’information, développement de l’autoproduction de contenu et d’information (on voit se multiplier les forums, les blogs personnels ou sur le modèle de « Myspace » et d’autres encore… Tous ces éléments permettent à chacun de co-produire l’information voire de la court-circuiter, cela pose les problèmes suivants : Formation, recherche de l’objectivité, déontologie, maîtrise des techniques de travail.
Dans notre quartier ce phénomène est très marqué, les gens veulent se réapproprier leur image. Ces nouvelles technologies permettent au citoyen de devenir le journaliste de sa propre réalité et non dictée par les medias plus classique.
Le rôle du JDV est d’être un canal fort une source d’information reconnu et légitime ou tout le monde s’y reconnaît, être le miroir des habitants, un miroir juste et sans complaisance.
Un journal est une voix et une mémoire, un lien qui favorise, apaise et bâtit les relations entre les hommes.
